Voici une plainte en déontologie policière anonymisée. « Qui a tort? Qui a raison? Y-a-t-il exagération? ». Ici n'est pas la question. Le but est plutôt de réfléchir aux usages et leçons individuelles et organisationnelles qu'on peut tirer de cette plainte ou de toute plainte visant un membre de votre personnel policier.
Lors de mon interception, le policier a pris une photo de mon permis de conduire en me disant que, vu la situation sanitaire, il était obligé de procéder de cette façon. Mensonge, je n’étais pas obligé d’accepter. Lors de la remise de mon constat, le policier m’a répondu avec une arrogance démesurée quand je lui ai dit de m’envoyer le constat par la poste à cause de la situation sanitaire. Il m’a carrément déposé le constat sur mon tableau de bord en me mentionnant de le ramasser quand ça me tentera de le payer. Il m’a fait peur d’avoir le COVID-19 pendant 14 jours. J’ai eu des risques et moi je suis très fortement à risque à cause de mes maladies. Je vais payer mon constat. Je roulais vite. Toutefois, il m’a manqué de respect et il a maintenant dans son téléphone une photo de mon permis de conduire, donc je risque beaucoup.
Toute plainte est une opportunité de réfléchir à comment vous pouvez utiliser votre leadership afin de soutenir votre personnel policier afin que ses interventions favorisent davantage la confiance des citoyens. Dans la plainte ci-dessus, le citoyen semble avoir perdu confiance car le policier n'a pas agi de façon à protéger sa santé physique.
La plainte comme outil de réflexion
Si vous exercez des fonctions de supervision ou de gestion, vous pouvez présenter cette plainte à votre équipe afin de susciter une réflexion et une discussion à des fins préventives.
Nous prévoyons vous diffuser des études de cas comme celles-ci afin que vous puissiez entreprendre des discussions sur divers types d'interventions policières.
Voici quelques idées de questions pour animer la discussion :
La plainte comme outil pour énoncer ou faire un rappel de ses attentes
En tant que gestionnaire ou superviseur, il est pertinent d'énoncer clairement vos attentes et de sensibiliser votre personnel policier. Dans le cas présenté ici, il est suggéré de le faire par rapport :
La plainte comme outil pour soutenir un policier individuellement
De façon générale, si un de vos policiers est visé par une plainte ayant été refusée ou référée en conciliation, nous vous recommandons d'abord de ne pas assumer quoi que ce soit à propos de la validité de la plainte ou de dénigrer celle-ci.
Il est recommandé de rencontrer le policier pour lui demander ce qui s'est passé et pour voir avec lui si quelque chose aurait pu être fait différemment lors de l'intervention afin de prévenir ou de réduire l'insatisfaction ressentie par le plaignant.
Le but n'est pas de le blâmer (surtout qu'il est question d'allégations), mais plutôt de l'aider, s'il y a lieu, à améliorer ses compétences professionnelles (ex. : communication, gestion de soi, sens éthique)
Dans certains cas, cela peut aussi être l'occasion de prendre connaissance de l'état d'esprit de votre policier afin de vous assurer de son bien-être psychologique. En effet, le fait pour un policier d'être régulièrement visé par des plaintes en déontologie policière peut constituer un indicateur que votre policier « ne va pas bien ».
Le cas échéant, vous pourrez alors le soutenir dans ses démarches visant à regagner une meilleure santé psychologique, ce qui bénéficiera à tous.
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deontologie-policiere.quebec@comdp.gouv.qc.ca