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Bonnes pratiques

Favoriser la confiance des citoyens envers une organisation policière

Le but de cet article est de présenter de façon générale les actions qu’une organisation policière peut entreprendre pour maintenir et favoriser la confiance du public à son endroit et à l'endroit de son personnel policier.

Les organisations peuvent entreprendre trois grandes catégories d’actions afin de favoriser la confiance du public :

  1. Travailler à développer une relation de confiance avec leurs employés en prenant soin d’entretenir un environnement de travail sain.
  2. Mettre en place des mécanismes internes qui soutiennent l'adoption chez son personnel de pratiques et d'une conduite qui favorisent la confiance du public.
  3. Travailler à développer une relation de confiance avec la population par une meilleure communication.

 

Mesures organisationnelles pour développer une relation de confiance avec ses employés

Pour générer une meilleure relation de confiance avec la population, une organisation policière devrait d’abord et avant tout travailler sur la relation de confiance qu'elle a avec ses employés.

Est-ce que les membres du personnel (policier ou civil) perçoivent que l'organisation :

  • Les respecte ou protège leur dignité?
  • Prend des décisions de façon compétente, impartiale et objective?
  • Promeut des gestionnaires de tous niveaux dignes de confiance, compétents, intègres et cohérents lors de leur prise de décisions et lors de l'application de celles-ci?
  • Promeut des gestionnaires de tous niveaux intéressés à écouter leur point de vue et à prendre celui-ci en compte dans leurs décisions?

De quelles façons une organisation policière prenant des décisions et entreprenant des actions jugées problématiques par son personnel peut-elle nuire à la confiance du citoyen?

D'abord, si le personnel ne fait pas confiance aux décisions et aux pratiques de son organisation, il est probable que le public aurait la même perception s'il prenait connaissance de celles-ci.

Il est aussi possible que des décisions et des actions organisationnelles nuisant à la confiance du personnel policier envers l'organisation aient également des répercussions négatives sur la qualité du travail accompli par ces mêmes policiers. 

Par exemple, lorsque les membres du personnel ont de telles perceptions à l’égard de leur organisation, ils peuvent développer un sentiment d’injustice. Ils sont alors susceptibles d’être moins satisfaits au travail et de se désengager. Cela peut alors les prédisposer à adopter une conduite nuisant à la confiance du public.

Voici quelques recommandations :

  • Mettre en place un processus de sélection et de promotion juste et équitable.
  • Prioriser la mise en place de mesures visant à améliorer la sécurité et le bien-être des policiers, y compris leur santé physique et psychologique.
  • Mettre en place divers mécanismes pour permettre à la haute direction d’obtenir une rétroaction franche de l'ensemble de leur personnel.
  • Mettre en place divers mécanismes pour permettre à la haute direction de rendre directement des comptes à l’ensemble de son personnel concernant ses décisions et ses actions.
  • Établir des critères spécifiques pour sélectionner les gestionnaires qui ont la capacité de façonner une culture et des pratiques organisationnelles favorisant autant la confiance du public que celle du personnel policier.
  • Rédiger et diffuser à l'interne des politiques et procédures pour les unités d’enquêtes internes dans le but d'assurer que les enquêtes sont menées de façon juste, impartiale et diligente.

 

Mesures organisationnelles pour influencer le personnel policier à agir de façon à favoriser la confiance du citoyen

L’organisation policière peut également veiller à ce que les membres de son personnel policier agissent de façon à être considérés comme dignes de confiance par le public.

Pour ce faire, elle devrait d'abord s’assurer que ceux-ci détiennent, maintiennent et développent durant toute leur carrière l’ensemble des compétences et habiletés tant techniques qu’interpersonnelles associées à la profession policière, de même qu'à la gestion (le cas échéant).

Voici quelques recommandations :

Gérer les risques

  • Collecter et analyser des données sur les plaintes déontologiques et disciplinaires ou les allégations criminelles visant des policiers, de même que sur les dossiers du personnel, y compris les rapports d’emploi de la force, le taux de rétention des policiers, les accidents automobiles et les congés de maladie. 
  • Renforcer positivement l'utilisation des pratiques favorisant le sentiment de justice procédurale chez le citoyen (voir notre article Saviez-vous que...).
  • Mettre en place un système d’intervention précoce (Early Intervention System) pour gérer adéquatement la conduite de certains policiers, avant que celle-ci ne dégénère.
  • Réviser les politiques internes qui sont étroitement liées aux pratiques à haut risque de la police telles que l’usage de la force, les manifestations de masse, l'interpellation, la fouille et le profilage/prestation de services policiers dépourvus de préjugés.
  • Réviser toutes les politiques, procédures et tactiques de l’organisation policière pour s'assurer qu'elles reflètent et communiquent adéquatement les valeurs organisationnelles.
  • S'assurer que son unité en normes professionnelles/enquêtes internes est constituée d'employés hautement compétents et intègres.

Outiller et encadrer les gestionnaires

  • Revoir et renforcer les attentes, la formation et l'encadrement des gestionnaires.
  • Enseigner aux superviseurs comment adéquatement mentorer et coacher les agents sous leur responsabilité.
  • Former les gestionnaires à leur rôle dans l'identification, l'atténuation et la gestion des risques organisationnels.
  • Former les gestionnaires sur les façons d'exercer une veille sur le comportement et la performance de leurs policiers, afin d'offrir une rétroaction de qualité (personnalisée) à chacun d'eux.
  • Développer des outils de formation et de sensibilisation que les superviseurs peuvent utiliser dans les rencontres d’équipe pour renforcer l'application des politiques et les pratiques de l’organisation, en particulier celles qui contribuent à réduire les risques associés aux interactions entre la police et le public.

Outiller et encadrer les policiers

  • S’assurer que les policiers de tous grades suivent une formation sur le leadership, incluant le développement de compétences en matière de réflexion critique et de résolution de problèmes.
  • Prévoir des formations qui traitent de priorités en matière de gestion des risques organisationnels, telles que les biais implicites, l'utilisation de la force, la désescalade, l'intervention auprès de personnes avec troubles de santé mentale, la sécurité au volant et la sécurité, la santé et le bien-être des policiers au travail.

 

Mesures organisationnelles pour développer une relation de confiance avec la population

L’organisation policière doit répondre le mieux possible aux besoins et aux attentes de la population qu’elle dessert afin de mieux gagner sa confiance et de conserver celle-ci.

Elle doit le faire autant pour :

  • la population générale;
  • les personnes susceptibles d’être le plus impactées par le travail policier (ex.: personnes en situation de vulnérabilité, personnes contrevenantes, personnes résidant dans un quartier avec un haut taux de criminalité, les proches de ces personnes ou ceux intervenant auprès d’elles);
  • les personnes plus susceptibles de ne pas faire confiance à la police (ex.: personnes autochtones, personnes racisées, jeunes, membres de la communauté LGBTQ2+).

Voici quelques recommandations :

Améliorer la façon dont elle communique avec le public

  • Communiquer rapidement, clairement et fréquemment après des incidents impliquant des policiers ou lors d'incidents critiques.
  • Communiquer avec transparence et en faisant preuve d’imputabilité, entre autres en reconnaissant ses erreurs et ses inconduites, tout en apportant des correctifs appropriés.
  • Avoir des discussions authentiques avec divers membres de la communauté en donnant une voix à toutes les parties prenantes, en les écoutant, en leur permettant de ventiler, en les impliquant dans des décisions et dans le développement de projets, en leur demandant quels sont leurs besoins et leurs attentes et comment les politiques et pratiques policières les impactent.
  • Recruter et mettre en place des stratégies de rétention pour des employés policiers qui ont des habiletés interpersonnelles nécessaires pour entretenir des relations de confiance avec des membres de la communauté.
  • Communiquer ses attentes en matière de communication avec la population à son personnel policier, en particulier la manière dont il doit interagir avec les citoyens lors d'interventions policières plus complexes.

Mettre en place des mécanismes pour mieux écouter, informer et impliquer la population

  • Développer des liens positifs avec les médias traditionnels.
  • Utiliser les médias sociaux pour faire connaître les interactions positives entre la police et les communautés qu'elles desservent. Les médias sociaux doivent être utilisés de manière positive et prudente pour engager et informer la population.
  • Impliquer la population dans des activités proactives en matière de sécurité publique telles que des académies de police pour les citoyens, des activités de prévention du crime, des activités de résolution de problèmes de criminalité et des programmes d’initiation à la carrière de policier pour les jeunes.
  • Augmenter les occasions de dialogue entre la police et la population par des actions comme l'organisation de réunions mensuelles avec les membres de la communauté, l'augmentation du nombre de patrouilles à pied et à vélo et la mise en place de programmes ou d'activités comme Café avec un policier, la surveillance de quartier et des activités sociales entre policiers et citoyens.
  • Utiliser davantage de sondages ou d’autres méthodes pour collecter des informations les perceptions de la population et sur les perceptions des personnes qui ont le plus fréquemment des interactions avec la police.
  • Organiser des réunions régulières avec les populations clés qui présentent les niveaux de risque les plus élevés d'expériences négatives avec la police afin de créer une plateforme ouverte pour la résolution des problèmes et la communication.
  • Améliorer les politiques et les pratiques policières en réponse aux attentes et aux besoins communiqués par les communautés.

Avoir une organisation policière qui ressemble à la population qu'elle dessert

  • Réviser ses pratiques de recrutement, sélection et promotion afin de réduire les biais défavorables aux candidatures de femmes, minorités ethniques, minorités visibles, personnes autochtones et personnes handicapées.

 


 

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